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gravité futilité 2

Des traces de pas de dinosaures au plafond

2 Juin 2020 , Rédigé par richard Monnier Publié dans #préhistoire

photographie tirée du site Journal du CNRS

« Les larges empreintes [de pas des dinosaures] se sont d'abord imprimées sur une plage boueuse, puis un dépôt carbonaté les a remplies et recouvertes. La solide strate calcaire résultante est restée en place après que la circulation des eaux souterraines eut achevé d'emporter la couche argileuse issue de la plage moins résistante. Ce processus d'érosion explique la formation, sous le causse Méjean […] d'une salle dont le plafond est orné de contre-empreintes de sauropodes » page 10 Pour La Science,  juin 2020

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L'auteur de l'article, J-D Moreau emploie spontanément l'expression « plafond orné » comme on parle de grottes ornées. Difficile d'y échapper. Si je prenais l'expression au pied de la lettre, je devrais considérer dorénavant que les dinosaures sont les premiers décorateurs de grottes de la planète et non pas, comme je le croyais, les ours et leurs griffades. Cette découverte produit un vertigineux changement dans notre échelle de temps. Si on admet que les premiers plafonds ornés ont été réalisés il y a plus de 150 millions d'années, les décorations magdaléniennes deviennent alors, quasiment contemporaines de notre époque, comme je le pressentais dans mon article Bara Bahau, La Main Grave la Main.

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Sous le causse Méjean, se superposent donc deux couches d'émerveillement : un phénomène naturel doublement inversé. D'abord le moulage positif des pas « en ronde-bosse », nous dit l'article, et puis, l'aspect le plus spectaculaire de ces moulages situés sur ce qu'il faut bien appeler un plafond. Et peut-être un troisième sujet d'émerveillement qui est à la base des deux premiers, le phénomène géologique lui-même. Quelle surprise de voir cette énorme « dalle » très lisse (la surface de la plage boueuse) qui tient au-dessus de nos têtes alors que nous sommes habitués aux parois très irrégulières des grottes encombrées de multiples effondrements, de stalactites ou d'autres concrétions. Sans doute, l'éclairage très puissant utilisé pour la photographie augmente-il la qualité du spectacle en restituant la dimension de la plage et révélant ainsi le déplacement des dinosaures sur une cinquantaine de mètres. Les platoniciens sont sortis trop tôt de la grotte, trop vite satisfaits d'avoir su déjouer les illusions produites par quelques ombres mouvantes. Ils devraient y retourner pour voir ces figures autrement plus consistantes que leur prétendus solides dont les surfaces n'ont ni matière ni épaisseur.

 

 

 

 

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