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gravité futilité 2

Il se coupait à lui-même la parole.

3 Décembre 2020 , Rédigé par richard Monnier Publié dans #Georg Lichtenberg, #langage

« Il se coupait à lui-même la parole. » E 519

Georg Lichtenberg, Aphorismes, traduction Bertrand Baumann.

En allant voir de plus près, je lis « Er fiel sich selbst ins Wort. »

Fielen veut dire tomber. En tant que liseur bénévole, je m'étonne du choix du verbe couper qui peut faire penser à quelqu'un qui s'auto-censure ou qui s'interdit quelque chose. Peut-être le traducteur cherche-t-il le même effet absurde ou de non-sens cher à Lichtenberg, par exemple : « Sa propre figure se moque de lui ». E 93

En m'appuyant sur d'autres formules de Lichtenberg comme « Il s'épluchait de quelque chose » ou « il s'émerveillait lui-même » (Man kan sich selbst bis zum Erstaunen...), je chercherais à traduire un geste moins brutal.

Par exemple : « Il s'arrêtait sur ses propres mots » ou "Il tombait lui-même sur ses propres mots" comme on dit « tomber sur un passage intéressant" au cours d'une lecture. Il faudrait trouver une forme pronominale d'un verbe qui veut dire tomber, ou pourquoi pas, sombrer. Pour rire, je propose : « Il s'enivrait lui-même de ses paroles ». Je crois que je m'égare moi-même dans mes interprétations ?

Je ne traduis pas G. Lichtenberg, je le déchiffre. Pire, je joue au puzzle avec ses mots. La difficulté propre à ce jeu, est aussi une forme de liberté car il n'y a pas ici, une image finale imposée qui servirait de modèle.

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